Centres de santé Paris 15 : analyse des réponses des candidats aux législatives à notre lettre ouverte

CENTRES DE SANTE—PARIS XV170606-centres-santé

Analyse des réponses à notre lettre ouverte aux candidats aux législatives (juin 2017)

(lien vers le texte de notre lettre).

(Lien vers la pétition signée à plus de 2500 ex.)

 

Démarche et méthode. Nous nous sommes adressés aux candidats aux législatives dans une des deux circonscriptions (12ème  et 13ème) correspondant à notre arrondissement,  présentés par les principaux partis républicains (donc pas le FN) ainsi qu’aux « petits » candidats dont nous avons trouvé les coordonnées.

Nous remercions tous ceux qui nous ont répondu (lien vers les réponses intégrales) : Nathan BURLON (Nouvelle Donne – 13ème), Naza CHIFFERT et Florian SITBON (PS, 13ème et 12ème, réponse commune), Elisabeth DOUVILLE et Florence GABAY (Mouvement 577 – 12ème et 13ème, réponse commune), Philippe GOUJON (Les Républicains – 12ème), Olivia GREGOIRE (En Marche – 12ème), Jean-François LAMOUR (Les Républicains – 13ème), Patrick LEFRANCOIS (Insoumis – 12ème), Hugues RENSON (En Marche 13ème).170608_candidats15

Notre état d’esprit n’est pas d’attribuer des bons et des mauvais points en vue d’appeler à voter pour untel ou unetelle. Nos questions ne portent que sur un sujet précis : la défense des centres de santé dans le 15ème, avec leur spécificité, dans le cadre de la dégradation critique de l’offre de soins de proximité conventionnée de secteur 1.

Les situations différentes des candidats invitent à relativiser leurs réponses.

Certains appartiennent à des partis de gouvernement qui ont voté des lois pesant sur les centres de santé, d’autres non. Certains ont une chance d’être élus, d’autres aucune. Certains représentent la municipalité de Paris, d’autre l’opposition municipale, d’autres ne sont pas élus locaux. Des candidats des groupes de la majorité de Mme Hidalgo, seuls ceux du PS ont répondu et assument globalement des choix que nous avons combattus dans le 15ème. Ce n’est pas le cas de ceux du Front de gauche ni de ceux d’EELV, groupe du maire-adjoint à la santé, Bernard Jomier qui a décidé en mai 2015 la fermeture du centre municipal Payen. Nous le remarquons.

Nous valorisons les réponses obtenues lors de cette campagne électorale en fonction de l’apport qu’elles représentent, en idées et en vue d’actes, dans la bataille qui continue pour nos centres de santé, immédiatement pour celui de la rue Viala.

Tous les candidats nous remercient de notre démarche et s’affirment attachés aux questions de santé et d’offre de soins qu’ils placent « au centre », « au cœur » de leurs préoccupations, chacun avec ses mots. Dont acte.

170608_densité_médicale« Désert médical urbain » : diagnostic globalement partagé. Quand nous avons avancé l’expression pour le 15ème au Conseil d’arrondissement (spécial associations de mai 2015), le constat n’allait pas de soi pour beaucoup. P. Goujon : « J’interpelle régulièrement les autorités sur l’insuffisance de l’offre de soins conventionnés dans la circonscription ». P. Lefrançois : « je connais la particulière indigence des services de la ville mis à la disposition des habitants relatifs à la santé publique dans le 15ème. » H. Renson : « la désertification médicale n’est pas l’apanage des zones rurales ».

Sur la place des centres de santé dans l’offre de soins : éviter les confusions. Nous défendons les centres de santé dans leur spécificité comme structures complémentaires de la médecine libérale en crise et des urgences hospitalières surchargées, avec des médecins salariés, des tarifs conventionnés de secteur 1, un accueil des patients sans discrimination. Il y a des nuances dans les réponses.

F.Gabay : « Ces structures sont indispensables ». JF. Lamour : « Les centres de santé sont pour moi un rouage essentiel du système de soins. Il faut développer ces structures. L’offre de secteur 1 doit aussi concerner les spécialités sensibles comme l’ophtalmologie, la dermatologie ou le dentaire ». P. Lefrançois : « La France insoumise veut développer les centres de santé locaux et pluri-professionnels, avec des professionnels salariés ». P. Goujon : « Les centres de santés participent pleinement à l’offre de soins la plus large, adaptée aux besoins des habitants ». H. Renson : « Il est indispensable de créer des centres de santé pluridisciplinaires ».

Les réponses sont plus ou moins vagues sur les spécificités des centres de santé. O. Grégoire parle de « structures conventionnées de secteur 1 ». Elle insiste sur « l’accès au soins pour les plus démunis ». C’est aussi une de nos préoccupations mais, pour nous, les centres de santé, comme c’est le cas de Viala et c’était le cas de Beaugrenelle, doivent accueillir tous les profils sociaux de patients et non être destinés uniquement aux plus pauvres.

N.Chiffert et F. Sitbon répondent complètement à côté, avec un long développement (très contestable mais ce n’est pas notre objet) pour louer l’ensemble du bilan de la politique de santé de M. Hollande et de Mme Hidalgo. Mais pas une ligne sur la spécificité des centres de santé et leur nécessaire développement. Ils « soutiennent la Maire de Paris dans son choix volontariste de soutenir l’offre de soins en secteur 1, notamment par le maintien des centres de santé actuels de la Ville de Paris ». C’est une contre-vérité manifeste : les centres dépendant du Centre d’action sociale de la Ville sont rayés de la carte les uns après les autres, à l’exemple de Payen.

N.Chiffert et F. Sitbon se félicitent de la création de « maisons de santé » en France et à Paris du « dispositif Paris-Med qui aide les nouveaux professionnels de santé à s’installer en secteur 1 ». Il ne doit pas y avoir confusion avec les centres de santé. Ces maisons de santé (JF. Lamour cite aussi celle qui va être créée rue André Theuriet dans le sud du 15ème) visent à essayer de limiter le déclin de l’offre conventionnée de médecine libérale. Elles ne répondent pas aux besoins et aux demandes, notamment de jeunes médecins, de structures salariées.

Financement des centres de santé. Dans notre lettre, nous dénonçons les difficultés financières spécifiques des centres de santé liées à leur caractère social et aux difficultés à recouvrer les remboursements des complémentaires. Une mutuelle est directement en cause dans les difficultés de Viala. Nous demandons aux candidats à la fois leur conception générale du financement des centres et les aides immédiates pour les faire vivre dans le 15ème.

Nationalement, P. Lefrançois répond par l’application du programme des « Insoumis »: « remboursement à 100% par la Sécu et suppression de la tarification à l’activité » (s’ils arrivent au pouvoir). F. Gabay veut « à côté d’une tarification à l’activité qui reste indispensable une rémunération forfaitaire pour les maisons médicales et les centres de soins ». N. Burlon veut appliquer dans le 15ème le système ayant cours en Alsace-Moselle. JF. Lamour en appelle aux pouvoirs publics, à leur « action en amont » pour parer les difficultés des centres. Il veut « placer les mutuelles devant les responsabilités » et « remettre en cause la loi Touraine ». P. Goujon estime que les « mutuelles doivent prendre leur part de responsabilités ». N. Chiffert et F. Sitbon ne remettent pas en cause la tarification à l’activité et désapprouve des dispositifs de compensation. Se référant au quinquennat de Hollande, ils souhaitent le développement « d’autres sources de financement des établissements de santé ». Un début de privatisation ? Leur réponse ne semble pas concerner les centres de santé qu’ils ne citent pas. O. Grégoire n’aborde pas les questions de financement général. H. Renson est plus précis : « Le coût de gestion d’un centre de santé soit pouvoir être partagé entre différents acteurs : la municipalité, la région, l’Agence régionale de santé, des mutuelles, des associations ».

Tout de suite dans le 15ème ? Les candidats semblent ne pas tous bien connaître ces dossiers que nous ne cessons pourtant de défendre à coup de milliers de tracts et pétitions. P. Lefrançois le reconnaît avec franchise. H. Renson croit que c’est toujours une mutuelle étudiante qui gère Viala.

Réouverture d’un centre de santé à Beaugrenelle, remplaçant celui détruit en 2008 par l’opération immobilière ? H. Renson estime que c’est « essentiel, vu l’augmentation de population et de fréquentation du secteur ». P. Goujon rappelle qu’il a dénoncé la fermeture. O. Grégoire : « Un centre de santé Beaugrenelle aurait plus que jamais son utilité ».

Réouverture du Centre municipal Anselme Payen (place Violet, non rouvert en 2015 après la réhabilitation de l’EHPAD dont il dépendait). P. Lefrançois : « Il faut astreindre la Ville en procès de non respect de ses engagements auprès des populations » ». O. Grégoire : « la non-réouverture du centre Payen est infondée. Il avait une véritable utilité pour les résidents de l’EHPAD et faisait partie intégrante des services de proximité pour les habitants du 15ème ». P. Goujon : « J’ai exigé la réouverture ». H. Renson : « la non-réouverture du centre Payen est une hérésie ». Seuls face à cette unanimité derrière nos positions, N. Chiffert et F. Sitbon « ne peuvent pas s’engager sur la réouverture des trois centres médicaux que nous citons ». Ils ne voient pas « de désengagement de la Ville ». Le centre Payen était municipal ! « La Ville ne peut pas se substituer à l’initiative des professions libérales de santé ». Tout est dit avec franchise, sans démagogie électorale à notre égard : les candidats de Mme Hidalgo sont les seuls à fondamentalement refuser la logique des centres de santé.

Centre de la rue Viala.

N.Chiffert et F. Sitbon ne veulent pas interférer dans le conflit juridique opposant les Allocations familiales et le repreneur du centre, le groupe Docte-Gestio. La municipalité de Paris s’en lave les mains, après que les engagements de Mme Hidalgo de renforcement de Viala après la fermeture de Beaugrenelle n’ont pas été honorés. N. Burlon est prêt à faire signer notre pétition s’il n’est pas élu. O. Grégoire se dit prête aussi à « combattre pour le maintien et la modernisation de Viala » tout en évoquant « son remplacement » (ce n’est pas notre idée). P. Lefrançois en appelle aux responsabilités de la CAF et de l’Etat et juge le repreneur « peu fiable d’après ses informations ». P. Goujon et JF. Lamour rappellent leurs interventions au Conseil de Paris, le vœu qu’ils ont fait voter. Ils dénoncent le désengagement de Mme Hidalgo au prétexte de la procédure judiciaire. « Position inacceptable » pour JF. Lamour. P. Goujon nous assure de son « soutien indéfectible » sur ces questions. Mais il n’est pas maire de Paris…

EN CONCLUSION : Continuons à faire signer la pétition !

Nous voyons, à travers les réponses des candidats, que 2500 signatures dans un quartier, ça compte. Dans la situation de crise de l’offre de santé de proximité, lâcher les centres de santé est une position indéfendable. Seuls les candidats du PS tentent désespérément, envers et contre tout, de défendre les choix de la municipalité de Mme Hidalgo. Mais nous n’oublions pas que les autres candidats ne sont pas directement en responsabilités. On lit aussi que le maire-adjoint à la santé, Jomier, se range derrière Macron maintenant. Notre questionnaire va servir à prendre chacun au mot, à rassembler plus largement encore pour : gagner la réouverture, tant elle coule de source, du centre municipal Payen, à défendre le centre Viala malgré le contexte de confusion, avec nos pétitions et nos analyses.

Merci aux candidats pour leur réponse. Ensemble, continuons !

NOTRE DERNIER ARTICLE SUR LE CENTRE DE LA RUE VIALA (6 juin 2017) en lien : CENTRE VIALA – ACTU: ni les patients, ni les contribuables parisiens ne doivent faire les frais des manœuvres juridiques entre les AF et Docte-Gestio.

 

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