Delphine Le Vigan est romancière.

Elle a reçu le prix Renaudot et le Goncourt des lycéens en 2015 pour son huitième roman « D’après une histoire vraie ». Interrogée par l’Observateur du 22 octobre 2015, elle se souvient : « mon cinéma fétiche a été tellement transformé qu’il n’en reste rien. A l’époque, il s’appelait le 14-juillet Beaugrenelle [devenu MK2 avant d’être démoli par le nouveau centre commercial]… C’était un quartier ni vraiment populaire, ni vraiment bourgeois… Adolescente, quand je venais voir ma mère à Paris, un week-end sur deux, cela faisait partie du rituel : les gâteaux de la pâtisserie, puis le cinéma… ». Aujourd’hui toujours, ce qui reste de cet équilibre de la vie de notre quartier, nous voulons le préserver. Ce qui n’est pas contradictoire avec une modernisation mais bien avec la spéculation.

Maurice Bansay est financier dans l’immobilier.

Depuis les années 90, il a spéculé sur la promotion de plusieurs centres commerciaux en Italie (où il a été placé un moment en résidence surveillée dans une affaire de pots-de-vin en lien avec une société de Berlusconi) puis en Pologne. Avec sa société Apsys, il est l’un des principaux promoteurs du nouveau Centre Beaugrenelle impulsé par la municipalité de Paris. Cette opération lui a permis de se hisser en 2014 dans le palmarès des plus grandes fortunes de France, passant de moins de 100 millions d’euros de patrimoine à 260. En 2015, sa fortune a encore grimpé de 15% à 300 millions d’euros. Au site internet Edubourse en février 2014, il donne sa vision de notre quartier : « Beaugrenelle est un actif [financier] iconique, de par sa localisation au cœur d’une zone de chalandise exceptionnelle, en plein cœur de Paris, ville capitale, à deux pas de la Tour Eiffel, l’une des 1ères destinations touristiques mondiales. »

Entre la romancière et le spéculateur, notre cœur penche pour la première. Notre raison et notre intérêt aussi !