Le dimanche 27 avril 2025, à l’occasion de la commémoration du 80ᵉ anniversaire de l’ouverture des camps de concentration et d’extermination, cinq membres du Comité de défense ont tenu à être présents, afin d’honorer la mémoire des victimes et de rappeler combien il est essentiel de ne jamais oublier. Cet événement commémoratif permet de rappeler l’horreur du régime nazi, rendue possible en France par le soutien actif et la complicité du gouvernement collaborationniste de Vichy.
En dehors des représentants officiels, la participation du public fut malheureusement très limitée. Cette année, et contrairement aux autres années, il semble que les associations n’aient pas été expressément invitées par la Mairie du 15e. C’est profondément regrettable, tant cette commémoration demeure indispensable pour entretenir le devoir de mémoire et sensibiliser aux leçons de cette période tragique de notre histoire.
Dans notre arrondissement, de nombreux noms témoignent encore aujourd’hui de ceux qui ont subi la barbarie nazie, et de ceux qui ont été assassinés pour des faits de résistance, dont le courage et le sacrifice demeurent gravés dans notre mémoire collective. De nombreux lieux leur rendent hommages :
– Le Jardin du Souvenir – Mémorial des enfants Juifs du Vélodrome d’Hiver, se situe à l’emplacement de l’entrée de l’ancien Vélodrome d’Hiver, rue Nélaton, devenu tristement célèbre par la « Rafle du Vel’hiv » des 17 et 18 juillet 1942, où plus de 13000 juifs, dont 4115 enfants, furent raflés et enfermés au Veld’Hiv par la police de Vichy, avant d’être déporté et exterminé à Auschwitz-Birkeneau. Moins d’une centaine revinrent de ce camp de la mort.
– Métro Charles MICHELS : syndicaliste et militant communiste, député PC-SFIO du 15e arrondissement. Il a été l’un des 48 otages fusillés par les nazis le 22 octobre 1941 à Châteaubriant, avec Guy Moquet et Jean-Pierre Timbaud.
– Rue George CITERNE : dit Morand, artiste dramatique résistant des FTPF à Paris, fusillé le 7 mars 1944 au Mont-Valérien
– Rue de l’ingénieur Robert KELLER : ingénieur des Télécommunication, arrêté sur dénonciation, puis déporté avec deux de ses camardes Laurent MATHERON et Pierre GUILLOU, chefs d’équipe des Lignes. Ils décèderont à Buchenwald. Une plaque commémorative leur rend hommage au 6 rue de l’Ingénieur Robert Keller.
– Rue Raymond LOSSERAND : résistant français communiste., fusillé par l’ennemi le 21 octobre 1942 au stand de tir de Balard à Paris 15e.
– Pont de Grenelle – Cadets-de-Saumur : les 19 et 20 juin 1940 le régiment des Cadets de Saumur, fort de 2500 soldats, résistant avec héroïsme et acharnement pour ralentir le passage de la Loire et la progression de la Wehrmacht. Le Pont de Grenelle est renommé Pont de Grenelle-Cadets-de-Saumur en 2016, en hommage à cette action du régiment des Cadets de Saumur, considérée comme une des premières actions de Résistance en France.
– Les cinq martyrs du lycée Buffon : Dès la rentrée de 1940 des tracts et journaux circulent au lycée Buffon et le 11 novembre1940, des lycéens et étudiants manifestent place de l’Étoile. Il y eut 123 arrestations dont cinq lycéens de Buffon. Jean Arthus, Jacques Baudry, Pierre Benoit, Pierre Grelot et Lucien Legros, tous membres de différents réseaux de résistance furent fusillés le 8 février 1943 au stand de tir du Ministère de l’Air à Paris 15e. Dans le hall d’entrée du Lycée Buffon, et au Ministère de la Défense, une plaque « À la mémoire des lycéens résistants fusillés le 8 février 1943 » leur rend hommage et rappelle le sacrifice de ces jeunes résistants lors de l’Occupation.